La revue du SNP

[publié le 08/07/2016]

P&P n°245 : Adolescence, de l'agir à la pensée (juin 2016)

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Nous voilà bien en peine pour définir un commun dénominateur à ce second dossier sur l’adolescence ! Bien sûr, nous évoquons dans ces pages des médiations... la complexité des orientations... des maillages transdisciplinaires…Nous imaginons des cadres... nous rêvons d’en créer ou bien de les casser... 

Loin du face à face, souvent tellement intolérable pour le jeune, nous pensions traiter surtout du travail de groupe. C’est ce que nous vous proposons… mais pas que !

 

 

Jean-Louis Bey nous offre une introduction en forme d’éditorial. Il envisage l’adolescence actuelle comme une phase de transition, interminable. « Quelle est sa question ? » se demande l’auteur : façon d’accueillir le jeune et de lui proposer une écoute qui lui permette « de laisser vagabonder ses propres associations ». Le psychologue est sans doute celui qui peut « offrir un contenant à l’expression de l’autre, de ses angoisses, de ses pulsons, de sa violence ». Vaste programme !

 

Intervenant dans un ITEP Annabelle Jaccard nous sensibilise au travail avec médiations. Atelier d’écriture, de théâtre, groupe de parole sont autant de supports qui, lorsque la confiance s‘instaure, favorisent la communication et développent la pensée. Restaurer sa capacité de jouer...découvrir sa propre réflexivité...prendre le risque de « se
retourner en arrière, de se réfléchir, se penser
» et au bout du chemin, s’ouvrir vers sa subjectivité et la possibilité de créer à son tour.

 

A travers le théâtre et le parcours de Sélim, un adolescent particulièrement réticent aux propositions que lui fait Fiona Saigre, nous découvrons le travail de la dramathérapie.
Nous suivons pas à pas les blocages, les peurs de Sélim jusqu’à son apprivoisement à travers des improvisations entre autre sur le thème du siamois, lui le jumeau. Et nous faisons nôtre cette réflexion de Freud, évoquée par Fiona et qui résume tout le parcours de Sélim : « Nous sommes amenés tout naturellement à chercher dans le monde de la fiction, dans la littérature, au théâtre, ce que nous sommes obligés de nous refuser dans la vie réelle ».

 

Dans ces deux textes, des jeunes découvrent un groupe, s’y réfugient d’abord puis osent peu à peu sortir de ce cocon, partagent entre eux pour aboutir parfois à une position d’ouverture et de créativité.

 

Par contre avec Patrick Ange Raoult, la rencontre de l’objet apparaît en échec paroxystique. Ce texte détonne parmi les autres. La pulsion s’y manifeste de façon crue, violente : interprétation d’un passage à l’acte sans espoir et sans issue qui donne la nausée. Certains termes répétés accroissent la brutalité des propos, comme si l’aspect formel de son texte se trouvait contaminé par la violence informe de ce qu’il décrit. P.A. Raoult nous éclabousse avec sa verve ! Va-t-il nous apporter des clés ? Chacun en jugera. Tel quel ce texte a toute sa place au milieu de ce dossier, là où la lecture en sera moins dure.

 

Et voici deux autres portes qui s’ouvrent avec les articles de D. Méloni et E. Mercier Beaumaire. On aère après la fécalisation !

 

Dominique Méloni nous ramène sur terre, en soulignant l’importance de l’émergence du sujet psychique dans le choix de l’orientation. Mais nous rappelle l’auteur, le choix d’une profession reste « secondaire par rapport à son élaboration ». Ce texte situe l’adolescent(e) dans une dynamique psycho sociale, particulièrement bien analysée.
Travail essentiellement théorique ? oui mais non ! car cet article reste très concret, ancré dans les questions essentielles « du passage de l’Autre familial à l’Autre social » : cheminement largement soutenu au milieu d’un grand nombre d’intervenants, par le conseiller d’orientation psychologue.

 

Elisabeth Mercier Beaumaire nous fait voyager... avec Gauvain et sa famille dans une grande aventure proposée par le dispositif psychodramatique. Comment se séparer et
sortir de l’incestuel à travers (entre autre) les situations jouées ? Le projet est intéressant ! « Chaque séance de psychodrame est une création » nous dit l’auteure. Et nous allons avec elle de surprise en découverte en suivant Laura, Diana, Amalia et bien sûr Gauvain. Au delà de passages, techniques certes mais tellement explicites, ces
vignettes cliniques illustrent bien comment ces jeunes se reconstruisent à travers ces rencontres proposées...

 

Prenons notre temps pour assimiler le texte d’Anne-Claire Dobrzynski. Son approche de la transdisciplinarité semble donner des clés vitales à tout professionnel qui travaille avec les ados. Elle nous propose un éclairage quasi épistémologique de praticien sur la violence adolescente. Comment un jeune, pris dans l’impasse d’un vécu d’abandon
et de traumatisme, peut-il émerger à lui-même à la faveur de rencontres, de présence-absence, d’un maillage très travaillé entre les différents intervenants ?

 

Parler d’outils, à la fin de ce dossier, c’est peu dire... plutôt d’une clinique qui s’enrichit et s’affine tous les jours car continuellement interrogée par cet adolescent en recherche de contenance et portée par des psychologues qui acceptent cette fonction de passeur de l’agir à la pensée.

 

Marie-France Jacqmin
18 juin 2016

 

Nous avons choisi pour la couverture de ce dossier une photo d’un graff polymorphe et mouvant qui évoque cette phase adolescente, entre pulsion de vie et pulsion de mort : une sorte de désorganisation/réorganisation créative/constructive.

 

 

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