Edito

[publié le 06/10/2017]

Edito 251 : La profession victorieuse !

La création du corps des psychologues de l’Education nationale est une victoire de toute la profession. C’est un succès de l’union -malgré des oppositions- des différentes sensibilités et organisations au service d’un combat commun.

 

 

L’Education nationale est enfin dotée d’un corps de psychologues aux missions élargies à la prise en charge des enfants et des jeunes, bien au-delà de la seule dimension scolaire. Concrètement, le 28 novembre prochain, les psychologues de l’En vont devoir élire leurs représentants et pourront choisir d’être représentés par des psychologues en votant pour les listes Se-Unsa—Snp, nos deux organisations ayant conclu un accord électoral sur les bases de valeurs communes explicitées dans les professions de foi des candidats.

 

Après cette victoire légitimement et chaleureusement célébrée avec tous ses acteurs des quarante dernières années, poursuivons le rassemblement de toutes les sensibilités et organisations pour une nouvelle avancée vers une reconnaissance des psychologues comme profession réglementée, au titre protégé et à la déontologie opposable.

 

Comme l’écrivait Gérard Fourcher il y a quelques années, quels que soient leurs champs d’exercice, les psychologues veillent à l'intégrité psychique et psychosociale des personnes, des groupes et des organisations. Ils concourent à l'étude des conditions de cette intégrité, à la prévention de ses atteintes et à la restauration de celle-ci. Contribuant ainsi à la santé publique, ils doivent agir déontologiquement et cela nécessite qu’enfin aboutisse un combat aussi ancien que celui de l’En : la reconnaissance de la déontologie déjà souhaitée par Didier Anzieu et objet d’une première proposition de loi en 1974.

 

En Belgique, le psychologue clinicien sera reconnu dans le cadre du chapitre 1 de l'arrêté royal n° 78, à côté du médecin, du pharmacien et du dentiste, comme prestataire de soins de santé autonome.
Le texte stipule : « Par exercice de la psychologie clinique, on entend l'accomplissement habituel d'actes autonomes ayant pour objet ou présentés comme ayant pour objet, à l'égard d'un être humain et dans un cadre de référence scientifiquement étayé de psychologie clinique, la prévention, l'examen, le dépistage ou l'établissement du psychodiagnostic de souffrances psychiques ou psychosomatiques, réelles ou supposées, et la prise en charge ou le soutien de cette personne ».

 

Plus des trois quarts des psychologues et la plupart des organisations estiment la légalisation de notre déontologie totalement nécessaire. Aussi nous devons nous rassembler en un séminaire (déjà évoqué par la Ffpp et le Snp) afin de mettre au travail les points d’accord et de désaccord pour aboutir, en une année au plus, à une proposition de loi portant création d’une déontologie des psychologues et de l’organe de régulation y afférent.

 

Les demandes gouvernementales quant à la prévention du terrorisme sont autant de raisons supplémentaires de rappeler que les psychologues ne peuvent être au service d’injonctions étatiques de quelque nature qu’elles soient et que leur déontologie s’y oppose. La remise en cause actuelle de la hiérarchie des normes du travail doit particulièrement nous inciter à faire valoir celles qui encadrent déontologiquement notre profession en  deçà de celles qui régissent nos contrats de travail ou de services afin que le respect de la personne dans toutes ses dimensions psychosociales soit légalement assuré dans tous les champs d’intervention du psychologue.

 

Pour toutes les personnes qui nous font confiance, nous devons, comme nos collègues belges, faire aboutir ce combat de la profession pour une totale reconnaissance et une déontologie légalisée nécessaire à la protection du public.

 

JACQUES BORGY, Sg
le 24 septembre 2017

 

 

 

 

 


 


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